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par le crime et le mensonge, il demanda au médecin placé à côté du lit s’il n’y avait aucun espoir de salut.

« Non, répondit Jacob, en retombant sur la poitrine du médecin avec d’horribles convulsions, et j’ai mérité la mort que je souffre, car sachez, à présent que je n’ai plus rien à redouter de la justice du monde, sachez que je suis le meurtrier du noble duc Guillaume de Breysach ; l’assassin qui le perça d’un trait sorti de mon arsenal était depuis six semaines payé par moi pour cette action qui me livrait le trône. » Après avoir donné cet éclaircissement, il retomba sur la litière, et son âme s’enfuit chargée de ses forfaits.

« Ah ! s’écria la régente, qui se trouvait sur le balcon du château avec la suite de l’empereur, tel était le pressentiment de mon noble époux, et il