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LE JUGEMENT DE DIEU.

déjà repris mes forces comme la fleur raffraîchie par le zéphir, et ne serai-je pas bientôt en état de recommencer le combat avec une double vigueur.

— Insensé ! s’écria sa mère, et ne sais-tu pas que la loi défend à celui contre lequel l’arrêt s’est prononcé de reparaître jamais dans aucune affaire de ce genre ?

— C’est égal, reprit le chambellan avec calme ; que m’importe cette institution des hommes ? Un combat qui n’est point suivi de la mort d’un des adversaires ne doit point être regardé comme décisif

— Mais, dit sa mère, ces lois que tu méprises sont en vigueur, elles règnent, quelque déraisonnables qu’elles puissent être, et vous livrent, elle et toi, comme des criminels, à toute la rigueur d’un jugement.

— Hélas ! c’est précisément ce qui