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LE JUGEMENT DE DIEU.

sans confiance, et de quitter le lieu du combat sous quelque prétexte ; mais qu’il m’abandonne à mon destin, qui est dans la main de Dieu, sans m’accabler d’une inutile pitié.

— Non, dit Héléna touchée, mon fils ne sait rien ; il croit fermement à votre innocence, et il est prêt, comme vous le voyez, à combattre son adversaire ; cette offre que je viens de vous faire, je l’ai imaginée avec mes filles pour chercher à prévenir tout malheur.

— Eh bien ! dit Littegarde en couvrant de baisers et de larmes la main de la vieille dame, laissez-le accomplir sa promesse. Aucune faute ne pèse sur ma conscience, et lors même qu’il irait au combat sans casque et sans cuirasse, il n’aurait rien à craindre, Dieu et les anges le protégeraient. » À ces mots, elle se releva et