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lettre écrite, le soir même avant la Fête-Dieu, par le prédicateur à son ami le maître d’école d’Antwerpen. Il y parlait avec beaucoup de gaîté et d’indifférence de l’entreprise formée contre le couvent de Sainte-Cécile ; la pauvre femme n’en savait pas davantage.

Après beaucoup de recherches inutiles, on se souvint enfin que, quelques années auparavant, et précisément à l’époque de la date de cette lettre, quatre jeunes étrangers, dont on ignorait le nom et la patrie, avaient été enfermés à la maison des fous établie dernièrement dans la ville par l’empereur, et que leur folie semblait avoir été causée par l’exaltation religieuse.

Tout cela ressemblait trop peu à ce que la pauvre mère connaissait de l’humeur de ses fils, pour qu’elle pût