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était beaucoup plus que ne pouvait supporter la pauvre femme. Ne sachant où elle devait aller, elle suivit le sentier qui descendait au travers des rochers, afin de chercher un abri pour la nuit qui s’approchait ; mais avant qu’elle eût atteint l’un des villages épars dans la vallée, ses forces l’abandonnèrent, et elle tomba privée de sentiment.

Une heure après, lorsqu’elle revint à elle, il faisait nuit, et plusieurs habitans des environs étaient réunis autour d’elle, car un enfant qui jouait sur les rochers l’ayant aperçue, avait aussitôt couru chez ses parens les informer de cette singulière apparition ; et ceux-ci, qui avaient reçu plus d’un bienfait de la main généreuse de Littegarde, apprenant avec effroi dans quel état elle se trouvait, se hâtèrent de venir la secourir.

Les soins de ces bonnes gens lui