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situé non loin du château de son père, sur les bords du Rhin.

Ce fut précisément sur ces entrefaites, et au moment où l’archevêque de Strasbourg venait d’être instruit de ce projet, que le seigneur suzerain Winfried de Bréda reçut, de la part du conseil nommé par l’empereur, l’avis de la honte de sa fille Littegarde, et l’ordre de l’envoyer aussitôt à Bâle pour répondre à l’accusation du comte Jacob. On lui indiquait, avec les plus grands détails, le lieu et l’heure auxquels le comte prétendait s’être rendu secrètement chez dame Littegarde sur son invitation, et on lui envoya un anneau ayant appartenu à son défunt mari, que le comte prétendait avoir reçu d’elle comme souvenir de cette nuit.

Le seigneur Winfried, déjà affaibli par les infirmités de son âge, se pro-