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Littegarde d’Auerstein, dont je possède tout l’amour. »


Il faut savoir que madame Wittib Littegarde d’Auerstein avait été considérée jusqu’à ce moment comme la femme la plus sage et la plus irréprochable, quoique la plus belle du pays. Elle vivait tranquille et retirée dans le château de son père depuis la mort de son époux, qui avait succombé à une fièvre violente peu de mois après son mariage. Pour plaire au vieillard, qui désirait qu’elle formât de nouveaux nœuds, elle consentait quelquefois à paraître dans les fêtes et parties de chasse qui se donnaient chez les seigneurs du voisinage, et particulièrement chez le comte Jacob de Rothbart. Plusieurs seigneurs des premières familles du pays saisirent ces occasions de la rechercher, et parmi eux,