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tenu, et qu’il ne pouvait nier son absence du château pendant la nuit de Saint-Rémighius.

Ses amis, jurant contre ces malicieuses et perfides insinuations, rejetèrent le soupçon du meurtre contre l’accusateur lui-même, et ils allaient insulter l’envoyé de la duchesse, lorsque le comte, ayant relu les papiers, se tourna vers eux, et s’écria : « Paix ! mes amis ; » puis tirant son sabre du fourreau, il le remit au chevalier, et lui dit qu’il était son prisonnier.

Sur la question de celui-ci, qui ne savait s’il avait bien entendu, et qui lui demanda s’il reconnaissait la vérité des deux accusations portées contre lui par le chancelier, le comte répondit qu’oui.

En vain les chevaliers, mécontens de cet aveu, lui représentèrent-ils qu’il ne devait rendre compte qu’à l’empe-