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du plus bel acier. Elle paraissait sortir de la salle d’armes d’un homme riche et puissant, ennemi secret du duc, ou peut-être seulement ami de la chasse. La date gravée sur un des nœuds du bois annonçait qu’elle avait été fabriquée peu de temps auparavant. La duchesse se décida, d’après les conseils du chancelier, à renvoyer, sous le sceau de l’État, dans tous les ateliers de l’Allemagne, afin de découvrir le maître qui l’avait tournée, et d’apprendre de lui le nom de celui qui lui en avait donné l’ordre.

Cinq mois après, le chancelier, auquel la duchesse avait confié tout le soin de ces recherches, apprit d’un armurier de Strasbourg qu’il avait fabriqué, trois ans auparavant, un faisceau de flèches semblables pour le carquois du comte Jacob de Rothbart. Le chancelier, effrayé d’un tel renseignement,