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sur le trône, et fit aussitôt prévenir le comte Jacob, son beau-frère, de ce qui venait de se passer. Mais il parut prendre les choses d’une manière toute contraire à celle qu’avaient redoutée plusieurs chevaliers qui connaissaient la violence de son caractère : Jacob de Rothbart, se consolant du tort que lui avait fait son frère, ne tenta aucune démarche pour annuler ses dernières volontés, et fit souhaiter de tout son cœur longue vie et félicité à son jeune neveu sur le trône qu’il lui enlevait.

Il reçut gaîment et amicalement l’ambassadeur de la duchesse, et lui raconta comment, depuis la mort de sa femme, dont il avait hérité des biens immenses, il vivait libre et indépendant dans son château, n’aimant plus que la chasse, les femmes de ses voisins et le vin de sa cave ; n’ayant