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de cet accident qu’une dose un peu plus forte de mélancolie.

Une année s’écoula ainsi. Constance, la femme de Nicolo, accoucha ; mais elle et l’enfant qu’elle mit au monde moururent. Cet événement, désastreux en lui-même, l’était doublement, en ce qu’il donnait libre carrière aux deux passions de Nicolo, à sa bigoterie et à son penchant pour les femmes. Sous le prétexte de chercher des consolations, il passait des journées entières dans le couvent des Carmélites, et l’on savait bien que même, durant la vie de sa femme, il l’avait peu aimée. Constance n’était pas encore enterrée, qu’Elvire, entrant le soir dans la chambre de Nicolo pour lui parler des préparatifs de la cérémonie funèbre, y trouva une jeune fille qu’elle reconnut pour la servante de Xaviera Tartini. À cette vue elle ferma