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« Ah ! dit Toni, tu n’aurais pas dû te méfier de moi ; » et elle expira.

M. Strœmli, appelant un vieux domestique qui, dans plus d’une occasion, lui avait servi de médecin, lui ordonna de retirer la balle du sein de l’infortunée, et de lui donner tous les secours possibles ; mais il était trop tard, son âme était déjà partie pour un séjour plus heureux.

Tandis que M. Strœmli s’occupait avec ses fils de ces tristes soins, Gustave, s’emparant d’un second pistolet, le déchargea dans sa bouche. Tous les soins se tournèrent sur lui ; mais ils furent inutiles, son crâne était fracassé. Ses parens, accablés par ce nouveau malheur, restèrent à gémir sur le corps des deux infortunés jusqu’à ce que les rayons du soleil, venant frapper leur vue, les avertirent qu’il fallait songer au départ.