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diocre qu’il fût, tombât dans une pareille erreur ?

— Cependant, dit madame de Géri impatientée, il faut bien que ce soit l’un ou l’autre.

— Oui, reprit la marquise en lui baisant les mains, tandis qu’un vif incarnat couvrait ses joues ; oui, bonne mère, il le faut : quoique les circonstances soient si extraordinaires, qu’il m’est permis de douter. Je jure que ma conscience est aussi pure que celle de mes enfans ; la vôtre ne peut être plus pure, plus digne d’estime. Cependant je vous prie de faire appeler une sage-femme, afin que je m’assure de la vérité et que je puisse être tranquille sur les suites.

— Une sage-femme ! s’écria madame de Géri avec indignation. Une conscience pure, et une sage-femme ! » Elle n’en put dire davantage.