Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/89

Cette page a été validée par deux contributeurs.

que l’on recueillit sur son compte parlèrent toutes à son avantage ; enfin l’on regardait déjà le mariage comme fait, lorsque l’indisposition de la marquise reparut avec plus de force qu’auparavant.

Elle remarqua un changement considérable dans toute sa personne. Se confiant avec une entière franchise à sa mère, elle lui dit qu’elle ne savait que penser de son état. Sa mère, qui craignait que de si étranges symptômes ne menaçassent la santé de sa fille, lui conseilla de consulter un médecin. Mais la marquise, pensant que son tempérament serait assez fort pour résister, laissa encore passer plusieurs jours sans suivre les conseils de sa mère, jusqu’à ce que ces symptômes se reproduisant sans cesse et de la manière la plus extraordinaire, la jetèrent dans une vive angoisse. Elle fit