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qu’il adorait la marquise ; puis baissant ses regards sur son assiette, il se tut.

On se leva de table. Le comte, après quelques mots de conversation avec madame de Géri, salua ses hôtes, et se retira dans sa chambre. Ceux-ci demeurèrent encore quelques instans à causer.

« Il faut laisser les choses aller leur cours, dit le commandant. Sans doute il compte sur ses parens pour le tirer de ce mauvais pas ; autrement une infâme dégradation en serait la suite.

— Que penses-tu de tout cela, ma fille ? demanda madame de Geri à la marquise.

— Bonne mère, je ne puis croire ce que je vois. Il me fâche que ma reconnaissance soit mise à une si rude épreuve. Cependant j’avais résolu de ne pas me remarier ; je ne veux pas jouer une seconde fois le bonheur de