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pour dernier remède à mes souffrances. »

On ne savait que lui répondre. Il continua en disant que si la moindre lueur d’espérance lui était donnée d’atteindre le but de tous ses vœux, il pourrait peut-être retarder son voyage d’un jour, et même plus. En prononçant ces derniers mots, il promenait des regards supplians sur le commandant, la marquise et sa mère. Le commandant avait les yeux baissés ; son expression était mécontente ; il garda le silence.

« Allez ! allez ! monsieur le comte, s’écria madame de Géri ; partez pour Naples, et lorsque vous reviendrez, accordez-nous pendant quelque temps le plaisir de vous posséder au milieu de nous, le reste ira tout seul. »

Le comte resta un instant sans répondre ; il semblait incertain sur ce