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qu’elle, se lançaient des coups d’œil interrogatifs.

Cependant le comte s’approchant de la marquise, et lui prenant la main comme pour la baiser, réitéra sa question en lui demandant si elle ne l’avait pas compris.

Le commandant, voulant faire cesser l’embarras qui se peignait sur tous les visages, offrit un siége au comte, et le pria de s’asseoir.

« En vérité, dit madame de Géri, nous croirons que vous êtes un esprit jusqu’à ce que vous nous ayez expliqué comment vous êtes sorti du tombeau dans lequel on a dû vous placer à Paris. »

Le comte s’assit, laissa tomber la main de la marquise, et dit :

« Les circonstances actuelles me forcent à être bref, car j’ai peu de temps à moi pour m’arrêter ici. Blessé