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sa fuite, rentra dans le château dont les flammes s’étaient emparées. Là, au moment où elle voulait s’échapper par une porte secrète, elle fut saisie par une troupe de soldats ennemis qui l’emmenèrent avec eux. En vain elle poussa des cris de terreur, appelant à son secours ses femmes, qui elles-mêmes fuyaient tremblantes, poursuivies par d’autres furieux. On l’entraîna dans une cour intérieure, où elle eût succombé sous les plus indignes traitemens, si un officier russe, attiré par ses cris, n’était accouru chasser ces misérables acharnés contre elle. Il apparut à la marquise comme un ange envoyé du ciel. Frappant d’un coup d’épée au travers du visage le dernier de ces soldats qui tenait encore la marquise serrée entre ses bras, il offrit son assistance à cette malheureuse femme, puis la