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de ton valet. Michel Kohlhaas, es-tu content ? »

Le maquignon, après avoir lu la conclusion du tribunal de Dresde, que lui présentait le conseiller Zauner, posa ses deux enfans par terre, et étant arrivé à l’article qui condamnait le gentilhomme Wenzel de Tronka à deux ans de prison, emporté par le sentiment puissant qui le dominait, il posa ses deux mains en croix sur sa poitrine, et se jeta aux genoux du prince, qu’il embrassa. Puis se relevant, il pressa sur son cœur la main de Henri de Geusau, et lui assura que le vœu le plus cher de son cœur était accompli sur la terre ; puis s’approchant des chevaux, il les caressa, et dit au chancelier qu’il les léguait à ses deux fils, Henri et Léopold.

Le chancelier Henri de Geusau l’assura que toutes ses volontés seraient ac-