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Geusau était le procureur de l’Empire, Franz Muller, une copie de la sentence de mort à la main ; à sa gauche, le procureur du Brandenbourg, Antoine Zauner, avec la sentence qu’il avait fait prononcer à Dresde contre le gentilhomme de Tronka. Au milieu du cercle ouvert que formait le peuple, on voyait un héraut tenant par la bride deux beaux coursiers trépignant d’impatience ; c’étaient les chevaux de Kohlhaas, que le gentilhomme, en vertu de sa condamnation, avait été forcé de reprendre des mains de l’écorcheur, et de rétablir dans une écurie bâtie sur la place du marché de Dresde à cet effet.

« Kohlhaas, lui dit le prince au moment où il arrivait, voici le jour où justice te sera rendue ; regarde, voici les chevaux que tu avais laissés à Tronkenbourg ; voici les écus d’or