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chargées de fruits, s’étendaient au loin. Le rossignol faisait entendre ses accens si doux. Jeronimo s’étendit sur l’herbe, et Josepha, l’enfant couché sur son sein, s’étant mise auprès de lui, ils reposèrent ainsi doucement. L’ombre des arbres se jouait déjà sur eux, et la lune pâlissait devant les premiers rayons de l’aurore, avant qu’ils fussent endormis. Ils avaient une infinité de choses à se dire sur le couvent et la prison, sur ce qu’ils avaient souffert l’un pour l’autre ; leur émotion était vive et profonde en pensant à la misère générale qui avait causé leur délivrance, Ils résolurent, sitôt que les tremblemens de terre auraient tout-à-fait cessé, d’aller à la Conception, où Josepha avait une amie intime ; puis de là, avec les petits secours qu’elle recevrait d’elle, de s’embarquer pour l’Espagne, où