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bois pour s’abandonner à sa douleur. Il désirait, dans son désespoir, que la nature se bouleversât encore une fois autour de lui : pourquoi avait-il échappé à la mort, qu’il cherchait, et qu’il avait vu faire tant de ravages à ses côtés ? Après avoir versé d’abondantes larmes, il sentit une faible lueur d’espérance renaître en son cœur, et se mit à parcourir ce champ de désolation dans toutes les directions possibles. Chaque retraite fut visitée par lui ; tous les fugitifs répandus sur les sentiers passèrent à son inspection ; il portait ses pas partout où le vent agitait un vêtement de femme ; mais aucun ne recouvrait la tendre fille d’Asteron.

Le soleil était déjà sur le point de disparaître, et avec lui son dernier espoir, lorsque, étant arrivé sur un rocher, il aperçut au-devant de lui