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monceau de morts ; là, des voix se faisaient encore entendre sous les débris ; plus loin, des malheureux, au milieu des flammes, poussaient des cris de désespoir ; des hommes et des animaux étaient emportés pêle-mêle au milieu des flots, tandis que de courageux sauveurs voyaient leurs efforts vaincus par la fatigue et le nombre ; la pâleur de la mort régnait sur toutes les figures, et des bras s’élevaient vers le ciel pour implorer du secours.

Quand Jeronimo arriva vers la porte et lorsqu’il eut atteint une petite colline située à quelque distance, il tomba presque sans vie.

Après être resté ainsi évanoui pendant près d’un quart-d’heure, il revint à lui, et le dos tourné à la ville, il se releva à demi. Il ne pouvait se rendre compte de son état, et un doux ravissement s’empara de lui, lorsqu’une