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« Mon excellente mère, s’écria-t-elle, après l’avoir fait asseoir sur un sopha, pendant que, debout devant elle, elle passait ses mains sur ses yeux pour cacher ses pleurs ; à quel heureux hasard dois-je une visite qui m’est si précieuse ?

— Je viens, dit madame de Géri en serrant tendrement sa fille entre ses bras, te demander pardon de la dureté avec laquelle tu as été chassée de la maison paternelle.

— Pardon ! » reprit la marquise ; et elle voulut lui baiser les mains ; mais sa mère les retira, et continua :

« Car, non-seulement l’avis que tu as fait insérer dans les papiers publics, et la réponse qu’on a y faite, nous ont persuadés de ton innocence, mais encore, je dois te l’avouer, à notre grand étonnement, celui-là même qui est