Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.

kenbourg et d’en rester là. Il lui envoyait la déclaration de la cour à son égard. Elle portait que le tribunal de Dresde avait déclaré sa plainte inutile, puisque le seigneur de Tronka ne lui contestait nullement le droit de venir prendre ses chevaux à Tronkenbourg, ou de lui indiquer le lieu où il devait les lui renvoyer. Dans tous les cas, il était invité à ne plus importuner les tribunaux de telles niaiseries.

Kohlhaas, qui n’avait que faire de ses chevaux et dont le chagrin eût été égal, s’il se fût agi d’une couple de chiens, Kohlhaas frémit de rage à la lecture de cet acte.

À chaque bruit qu’il entendait, il regardait vers la porte cochère avec la plus pénible anxiété qui eût encore agité son cœur, craignant par-dessus tout de voir les gens du seigneur de Tronkenbourg venir lui offrir quelque