Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/95

Cette page a été validée par deux contributeurs.

artifices du gentilhomme de Tronka et lui faire obtenir pleine justice.

Kohlhaas, vivement réjoui, le remercia de cette preuve de bienveillance et lui dit qu’il regrettait seulement de ne s’être pas d’abord adressé à la cour de Berlin ; puis étant entré dans le cabinet du commandant, il écrivit sa plainte qu’il lui laissa, et s’en retourna bien rassuré à Kohlhaassenbruck.

Il eut cependant le chagrin d’apprendre, quelques semaines après, d’un juge qui se rendait à Postdam par l’ordre du commandant, que le prince électeur avait remis son affaire entre les mains de son chancelier le comte de Kallheim, qui, au lieu de s’occuper immédiatement de la poursuite et de la punition du gentilhomme de Tronka, avait fait prendre des informations préalables auprès de la cour de Dresde.