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dre et la justice dans toutes les choses de ce monde, faisait qu’il aurait regardé la perte de ses chevaux et toutes les offenses qu’il venait de recevoir, comme la suite naturelle de la faute que le châtelain reprochait à son domestique ; d’un autre côté, un sentiment aussi fort, et qui jetait de nouvelles racines à mesure qu’il cheminait, et qu’il entendait, partout où il s’arrêtait, raconter des actes de violence exercés contre tous les voyageurs à Tronkenbourg, lui faisait envisager comme un devoir, si tout cet événement n’était, ainsi qu’il le paraissait, qu’une escroquerie concertée d’avance, de demander satisfaction de cette injure, non-seulement pour son propre repos, mais pour la sûreté future de tous ses concitoyens.

Arrivé à Kohlhaasenbruck, dès qu’il eut embrassé Lisbeth, sa femme