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« Oui, Kohlhaas, répondit celui-ci d’un air incertain, tu dois livrer ton passe-port ; parle au châtelain, puis continue ta route. »

Kohlhaas expliqua alors qu’il n’avait point voulu se mettre en contravention avec le nouveau réglement qu’il ne connaissait pas, et il pria le seigneur de Tronka de vouloir bien le laisser passer en faveur de son ignorance, lui promettant de demander un passe-port à la chancellerie de Dresde, et de le livrer à son retour.

« Eh bien, dit le gentilhomme, pénétré du froid piquant de l’orage qui recommençait à gronder, qu’on laisse passer ce drôle. Venez, » dit-il aux chevaliers ; et il fit un pas pour rentrer au château.

Mais le châtelain l’arrêtant, lui fit observer que cet homme devrait au moins laisser un gage, une sûreté jus-