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d’amertume et de haine contre l’humanité.

À peine la réponse de Kohlhaas fut-elle parvenue au château, qu’il fut arrêté par un ordre émané du cabinet du prince électeur, chargé de lourdes chaînes, et conduit dans la tour. Interrogé sur sa lettre à Nagelschmidt, il ne put nier qu’il l’avait écrite, et n’ayant rien à dire pour sa justification, il fut condamné à la marque et aux galères.

Ce fut à cette époque que l’électeur de Brandenbourg, animé du désir de sauver Kohlhaas, adressa à la cour de Saxe un édit par lequel il réclamait son sujet, le maquignon de Kohlhaasenbruck.

Le vaillant capitaine Henri de Geusau l’avait instruit depuis peu de l’histoire de cet homme extraordinaire, et de la faute dont s’était rendu