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que l’on déciderait de son sort d’après sa réponse.

Le lendemain le jeune homme fut tiré de sa prison, conduit au gubernium, où le baron lui remit sa lettre ; et sous la promesse de le soustraire au châtiment qui l’attendait, il lui ordonna de la porter à Kohlhaas, comme si rien n’était arrivé.

Le maquignon, qui, quelques jours auparavant, aurait pour toute réponse livré le messager entre les mains des lansquenets, aigri maintenant par l’injustice du prince qui l’avait fait prisonnier, et persuadé qu’il était perdu sans retour, regarda le jeune homme avec tristesse, et lui demanda de revenir au bout de quelques heures ; puis il écrivit à Nagelschmidt qu’il acceptait sa proposition de reprendre le commandement de sa troupe, qu’il le priait en conséquence