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il était traité à la cour, il pensa qu’il ne lui serait pas difficile de l’engager à changer l’inimitié qui régnait entre eux en une nouvelle alliance.

Il lui envoya, par un de ses hommes, une lettre à peine lisible, où il lui offrait, à condition qu’il viendrait à Altembourg se remettre à la tête de sa troupe, tous les moyens de s’échapper de Dresde ; il lui promettait d’être à l’avenir plus soumis qu’auparavant, et de lui donner la première preuve de sa fidélité en venant lui-même l’arracher de sa prison.

Le jeune homme, porteur de cette lettre, eut le malheur d’être attaqué d’une fièvre violente, dans un village voisin de Dresde. Pendant le cours de sa maladie, la lettre tomba entre les mains des gens qui le secouraient, et dès qu’il fut rétabli, il fut arrêté et conduit par la garde au gubernium.