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Kohlhaas, sur l’invitation du prince, écrivit sous ses yeux une lettre à Nagelschmidt pour lui représenter toute l’indignité de sa rebellion, et l’avertir qu’en réunissant de nouveau ses gens après la publication de l’amnistie, il avait attiré sur lui toute la colère des lois.

Le prince ayant rassuré Kohlhaas en lui rappelant que tant qu’il serait à Dresde l’amnistie ne pouvait être rompue, il baisa encore une fois les enfans, leur donna quelques fruits qui étaient sur la table, serra la main du marchand et le salua.

Tous les efforts du grand-chancelier pour terminer ce procès avant que quelque nouvelle charge contre Kohlhaas vint aggraver sa cause, furent paralysés par ceux des seigneurs de Tronka, dont le but était au contraire de le traîner en longueur. Renonçant à l’aveu muet de