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s’intéressait nullement au sort de Kohlhaas, et tout cela n’était qu’un prétexte pour pouvoir se livrer de nouveau au désordre et au pillage.

Les chevaliers ne purent cacher leur joie à la pensée de la nouvelle face qu’allait prendre toute cette affaire. Ils répandirent le bruit que Nagelschmidt avait pris les armes d’accord avec Kohlhaas, que celui-ci, après un faux semblant de soumission, avait caché sa troupe dans les forêts des environs, où elle n’attendait qu’un signal de lui pour en sortir de nouveau avec le fer et le feu.

Le prince Christiern de Meissen, très-mécontent de cette tournure des choses, voulut avoir un entretien avec Kohlhaas.

Il le fit demander, et le marchand s’y rendit avec ses deux fils que Stern-