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réunis par Kohlhaas et congédiés par lui à l’apparition de l’amnistie, avait trouvé bon de rassembler de nouveau, sur les frontières de la Bohême, une partie de ses anciens camarades, et de faire pour son propre compte le métier que lui avait enseigné le maquignon. Ce misérable, pour imposer aux coquins qui se joignaient à lui et donner plus d’éclat à ses brigandages, se disait le défenseur de Kohlhaas. Il prétendait que l’amnistie promise à ceux qui retourneraient tranquillement dans leurs foyers n’avait point été tenue, et que Kohlhaas lui-même, par la plus lâche perfidie, avait été arrêté dès son arrivée à Dresde et mis entre les mains d’une garde. Dans des placards semblables à ceux de Kohlhaas, il invitait les chrétiens à venir se joindre à lui pour veiller à l’exécution de l’amnistie promise par le prince. Dans le fait, il ne