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blable que les chevaux pussent jamais être remis en état de rentrer à l’écurie de Kohlhaasenbruck, et supposé que cela eût été possible, il en serait résulté une si grande honte pour la famille du gentilhomme, qui était une des premières et des plus nobles de l’État, qu’il sembla beaucoup plus sage d’offrir à Kohlhaas une indemnité en argent. Celui-ci n’attendait plus que les ouvertures du gentilhomme ou de ses parens pour lui accorder pardon et oubli de tout ce qui s’était passé.

Mais c’était précisément pour faire ces ouvertures qu’il en coûtait à l’orgueil des chevaliers de Tronka.

Le chambellan, encore aigri par les blessures qu’il avait reçues, se plaignit au prince de ce qu’après avoir exposé sa vie pour faire aller les choses selon ses vœux, il se voyait encore