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LE MARCHAND DE CHEVAUX.

de faire conduire Kohlhaas partout où ce serait le bon plaisir du gentilhomme. Puis, lui présentant le maquignon, qui s’était retiré à l’écart, il le pria de lui faire sa commission en personne.

Kohlhaas, sans rien laisser voir de ce qui se passait dans son âme, dit qu’il était prêt à le suivre ; et s’approchant de la table, devant laquelle le chancelier avait repris sa place, il rassembla ses papiers dans son portefeuille, tandis que le baron le considérait en ouvrant de grands yeux. Ensuite ils se rendirent, accompagnés des trois lansquenets, sur la place en question.

Le chambellan, qui avait avec peine conservé son sang-froid en présence du peuple, s’avança vers eux dès qu’il les aperçut, et demanda à Kohlhaas, en lui montrant la charrette, si c’étaient là ses chevaux.