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LE MARCHAND DE CHEVAUX.

que ces chevaux ne pouvaient être que ceux par qui le diable était entré dans la Saxe, retint l’écorcheur, et somma son cousin de s’expliquer. Celui-ci dit en tremblant de tous ses membres, que le plus prudent serait d’acheter les chevaux, qu’ils fussent ou non ceux de Kohlhaas. Le seigneur Kunz, maudissant le père et la mère qui l’avaient engendré, se tourna vers la foule, tout-à-fait incertain sur ce qu’il devait faire. Trop orgueilleux pour quitter la place où il voyait bien que le peuple n’attendait que son départ pour rire de lui, il appela le baron de Wenk, un de ses amis, qui passait dans la rue, et le pria de se rendre aussitôt chez le comte de Wrède, pour le prier d’amener Kohlhaas sur la place du marché.

Kohlhaas était précisément en conférence avec le comte de Wrède, lors-