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Le chambellan, voyant que les manières de cet homme excitait la risée du peuple, lui dit qu’il était lui-même le seigneur Kunz de Tronka, et que les chevaux qu’il avait amenés devaient, après avoir été sauvés de l’incendie de Tronkenbourg, avoir été vendus à un berger de Wildsruf, duquel les tenait sans doute le marchand de pourceaux.

Le rustre, replaçant le seau sur sa charrette, répondit qu’il remettrait les chevaux contre l’argent qui lui avait été promis ; que, du reste, il ne savait rien de ce qui s’était passé auparavant, ni si le marchand de cochons les tenait de Pierre, de Paul, ou du berger de Wildsruf ; qu’il lui suffisait de savoir qu’il ne les avait pas volés ; et enfilant son fouet dans sa ceinture, il se dirigea vers un cabaret voisin.

Le chambellan, qui pensait bien