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exacte des chevaux de Kohlhaas, et lui ordonnait de les chercher dans le village, et, s’ils s’y trouvaient encore, de les faire conduire chez le chambellan Kunz à Dresde.

Peu de jours après, un homme arriva sur la place du marché, traînant derrière sa charrette deux chevaux maigres et exténués. Le malheur du gentilhomme, et encore plus celui de Kohlhaas, voulut que ce fussent les chevaux de ce dernier, qui étaient tombés entre les mains de l’écorcheur de Dobbeln.

Les seigneurs de Tronka, instruits de l’arrivée de cet homme, se rendirent sur la place du marché, suivis de plusieurs cavaliers.

Le gentilhomme eut à peine aperçu les chevaux, qu’il dit, d’un air troublé, que ce n’étaient pas ceux de Kohlhaas. Mais le seigneur Kunz, jetant