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correspondance, la faculté de se servir des armes et du nom du prince, prit le premier la parole. Après avoir parlé de la plainte du maquignon, qu’il avoua n’avoir point prise en considération, la regardant comme une bagatelle de peu d’importance, il en vint à l’état actuel des choses. Il observa que ni les lois célestes, ni les lois humaines n’avaient pu permettre au maquignon de se faire droit lui-même d’une manière si horrible ; il peignit d’une part l’éclat qu’une négociation avec lui jetterait sur sa tête damnée, et de l’autre l’ignominie qui en résulterait pour la personne sacrée du prince. Cela lui parut si insupportable, que dans le feu de son zèle il prétendit qu’il aimerait mieux que le désir de cet enragé rebelle fût accompli, et voir son cousin forcé à remplir le rôle de palefrenier dans l’écurie de