Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/143

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans laquelle se plaçait cet homme extraordinaire. Il lui demanda enfin ce qu’il voulait du tribunal de Dresde.

« Punition du gentilhomme selon la loi, répondit Kohlhaas ; restitution de mes chevaux dans leur état antérieur, et remboursement des dommages soufferts par moi et par mon valet Herse, mort à Muhlberg.

— Remboursement des dommages ! s’écria Luther. Par Juifs et Chrétiens, ta propre vengeance ne t’a-t-elle pas indemnisé bien au-delà de tes dommages ?

— Dieu me préserve de demander plus qu’il n’est juste. Ma maison et ma ferme et le bien-être que je possédais, je ne les redemande point, pas davantage que le prix de la sépulture de ma femme. Mais la pauvre vieille mère de Herse doit recevoir la valeur des objets laissés à Tronken-