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mer le monde, et cette feuille était signée avec une sorte d’égarement : « Du siége de notre gouvernement provisoire, le château de Lutzen. » Le bonheur des habitans voulut qu’une pluie abondante vînt déjouer les projets de l’incendiaire, et qu’il n’y eût de brûlé qu’une boutique voisine du château de Pleissembourg.

L’effroi et le trouble s’emparèrent de tous les cœurs, lorsqu’on apprit à Leipzig que le gentilhomme devait se trouver au château de Pleissembourg, et que l’on vit s’approcher une bande de deux cents cavaliers envoyés à sa recherche.

Ce fut en vain que les magistrats firent répandre dans les environs la déclaration que le gentilhomme n’était point à Pleissembourg ; le maquignon, dans de semblables feuilles, soutint qu’il s’y trouvait, et que, s’il