Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/119

Cette page a été validée par deux contributeurs.

trouvé un asile à Erlabrunn chez sa tante la vieille dame Antonie.

Il paraissait qu’il avait fui du château par un escalier secret conduisant jusqu’au bord de l’Elbe.

Kohlhaas soupira à ce récit ; sa troupe s’étant mise en marche, arriva avant trois heures à Erlabrunn, armée de flambeaux pour mettre le feu au couvent.

Un sombre orage murmurait dans le lointain.

Waldmann, qui vint à la rencontre de son maître, lui ayant dit qu’il avait remis le mandat à l’abbesse, Kohlhaas ordonna à ses gens de sonner la cloche du couvent ; alors l’abbesse portant un crucifix d’argent, descendit la rampe, suivie de toutes ses nonnes, et vint se jeter aux pieds du cheval du maquignon.