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qui, le repoussant avec un violent coup de pied, alla s’asseoir sans rien dire à la porte du château, où il attendit le point du jour.

Lorsqu’il parut, le château n’offrait plus que des ruines, et personne ne s’y trouvait que Kohlhaas et ses sept domestiques.

Le marchand, accablé de tristesse, alla chercher dans les environs quelques renseignemens sur le gentilhomme. Il revint plus calme, ayant appris qu’il y avait non loin de Tronkenbourg un couvent de femmes nommé Erlabrunn, sur les bords du Mulde, dont l’abbesse, Antonie de Tronka, était connue dans tout le pays pour une sainte. Il lui parut très-vraisemblable que le gentilhomme s’y était réfugié.

Montant à l’appartement du châtelain (la tour n’avait point souffert de