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la tête en pleurant, et s’attachant fortement à lui, elle couvrit sa poitrine d’ardens baisers.

« Si tu sens, s’écria Kohlhaas, que je dois me faire rendre justice pour continuer ensuite mon paisible commerce, accorde-moi aussi la liberté de choisir mes moyens. »

Puis, se levant, il ordonna au domestique qui venait lui dire que son cheval était sellé, de se préparer à conduire sa femme dès le lendemain à Schwérin.

« Il me vient une idée, s’écria Lisbeth en essuyant ses larmes, et en s’approchant de la table où Kohlhaas s’était mis à écrire ; permets que j’aille moi-même à Berlin présenter ta supplique au prince électeur. »

Kohlhaas, vivement touché de cette marque de tendresse, la prit de nouveau dans ses bras.