Page:Klein - Modorf-les-bains, 1888.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et malheureusement ces concrétions peuvent parfois être retenues dans la vessie et déterminer la formation de la pierre. La gravelle est donc une manifestation goutteuse, et le vieil Erasme avait bien raison d’écrire à l’un de ses amis : «Tu as la goutte et moi la gravelle ; nous avons épousé les deux sœurs.» Les accès douloureux, produits par la gravelle, sont occasionnés par l’obstacle mécanique que la concrétion rencontre dans sa marche depuis les reins jusqu’à la vessie, et dans son chemin à travers le canal de l’urèthre.

Le traitement pour se garantir contre le retour des coliques néphrétiques, est donc absolument le même que celui de la goutte. On constate assez souvent à Mondorf que des personnes, après quelques jours d’emploi des eaux, émettent d’abondants dépôts de graviers par les urines, et voient disparaître rapidement ces douleurs sourdes de la région rénale et les urines sanguinolentes qui forment les symptômes de ces cas plus légers. Nous n’aimons pas, pour expliquer la prompte action de l’eau de Mondorf dans ces cas, à nous cramponner à la présence du lithium, lequel exerce un pouvoir dissolvant marqué sur l’acide urique ; mais nous nous rangeons de l’avis du docteur Marchai qui opine que l’hypersécrétion urinaire, déterminée par nos eaux, produit une espèce de lixiviation des graviers, et que la modification de l’état général intervient pour le reste.

Exceptionnellement les graviers sont constitués par l’acide oxalique, et il est alors prudent de défendre au patient les légumes qui contiennent normalement cette substance, comme l’oseille, les tomates, les tiges de rhubarbe.

La gravelle pliospliatique ou blanche se produit d’une façon absolument différente. Elle est bien plus rare (1 cas sur 10), et résulte d’une décomposition de l’urine sous l’influence d’un catarrhe des voies urinaires. Elle coïncide fréquemment avec l’anémie, une débilitation gé-