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Américain a constaté que l’introduction dans l’estomac de mets secs provoquait une abondante sécrétion de suc gastrique et des mouvements péristaltiques plus vifs, plus multipliés, tandis que les potages et les, bouillies ne produisaient guère de réaction intense. De plus, un excès de liquide doit évidemment délayer le suc gastrique et affaiblir son action.

Les mouvements vermiculaires de l’estomac sont absolument indispensables pour le bon accomplissement de la digestion. Il faut se figurer la masse alimentaire comme une boule dont la surface seule, en contact immédiat avec la paroi qui laisse suinter le suc gastrique, subit la modification chimique spéciale. Il est nécessaire donc que les parties alimentaires qui ont été travaillées déjà, rentrent dans la masse, et permettent à celles qui sont encore intactes, d’occuper leur place et d’y subir l’action de la pepsine et de l’acide chlorhydrique, les deux agents du suc gastrique. Les aliments sont pendant toute la durée de la digestion brassés comme dans un creuset de chimiste afin de multiplier les points de contact intime entre eux et les ferments.

Une tasse de lait, un doigt de vin vieux doivent donc suffire pour arroser le repas du dyspeptique, et il ne lui faut pas inonder son poulet comme certain compagnon de gloire de Napoléon qui avait l’habitude de s’adresser au premier verre de Bordeaux en lui disant : Range-toi bien, malheureux, car tu seras bientôt furieusement pressé !

J’ai déjà insisté plus haut sur l’inutilité, voire même le désavantage, de boire une eau minérale, gazeuse ou autre, aux repas, afin d’activer la digestion. Cette pratique est toujours mauvaise, mais particulièrement pour celui qui a l’estomac faible. Le gaz acide carbonique, à la dose artificiellement renforcée qui se trouve renfermée dans les eaux minérales, irrite certainement la muqueuse de l’estomac ; et les principes minéraux dé-