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rellement pour tout le tégument quand on reste longtemps dans le bain tiède. L’effet d’un bain pareil se traduit par une sédation particulière du système nerveux central. Au début on ne remarque rien ; on se trouve à l’aise dans l’eau tiède. Peu à peu, on ressent une certaine lassitude, un relâchement musculaire, une détente intellectuelle, et enfin le sommeil nous gagne insensiblement et malgré nous. S’il existe une douleur quelque part, elle ne tarde pas à s’apaiser, à s’évanouir même. L’effet sédatif de ces immersions prolongées est particulièrement remarquable quand il s’agit d’un véritable cas de pathologie p. ex. dans l’insomnie, l’aliénation mentale avec agitation etc. ; c’est souvent la suprême ressource quand aucun narcotique ne veut plus agir. On se figure que c’est le gonflement de la terminaison des nerfs sensibles de la peau qui produit par action réflexe la sédation du cerveau.

Mondorf reçoit tous les ans un grand nombre de cas d’affections nerveuses qui sont calmées par l’usage de ses bains tièdes d’eau minérale ; mais outre cela on y emploie fréquemment le bain tiède (qu’on appelle communément bain chaud) dans une foule d’autres affections où l’on ne vise pas précisément à l’action calmante. En effet, ces bains chauds qu’on prend dans les baignoires, ne durent généralement qu’un quart d’heure, et sont suivis d’une arrosion ou d’une douche d’eau minérale à 20°. Ce qu’on tend donc à obtenir, c’est évidemment une réaction, mais celle-ci est préparée par un séjour dans un milieu chaud, et favorisée encore par l’action des substances salines du bain minéral.

Jusqu’ici nous n’avons en effet voulu considérer dans la balnéation que l’élément physique, la température et l’élément mécanique, la percussion de la douche, la friction opérée par la main du frotteur. Il nous reste à considérer le rôle que jouent les éléments chimiques du bain. Nous avons vu à l’occasion que, pour ce qui