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car celle-ci est en raison directe de la différence de température des deux milieux en contact. La pâleur, l’ischémie de la peau, est défavorable à l’échange de température, et celle-ci est conservée davantage au corps. Quant à la température perdue, elle est remplacée par une production extraordinaire du calorique, laquelle est déterminée par une usure plus active de notre substance organique sous l’influence de l’oxygène. L’échange organique devient plus rapide, et nous constatons indubitablement l’exagération du chimisme vital, par l’augmentation de l’urée et de l’acide carbonique, qui sont les résidus définitifs de la décomposition intime de nos tissus. L’intensité de cette action vitale est en rapport avec celle de la réfrigération produite.

L’action du froid nous permet donc de révolutionner profondément les phénomènes les plus importants de la nutrition, et d’en tirer parti dans le traitement des maladies.

Dans la pratique, nous employons les bains froids et les douches froides pour faire intervenir méthodiquement l’agent physique dont il est question. Voici ce que nous observons sur le sujet qui est plongé dans un bain froid. Au début, la respiration devient profonde et moins fréquente, on sent la poitrine oppressée ; le pouls aussi est moins fréquent. La peau devient pâle et exsangue par suite de la contraction des artérioles ; les follicules pileux se dressent et on observe un tremblement involontaire qui indique l’intervention de la moelle épinière, comme la diminution dans la fréquence du pouls dénote la participation du nerf vague à ces phénomènes. Cette espèce d’irritation provoquée par l’impression du froid sur les nerfs sensibles de la peau, est bientôt remplacée par une détente complète. Après quelques minutes, la peau rougit de nouveau et devient turgescente ; la respiration devient plus libre, le pouls s’accélère, et une sensation de bien-être, une énergie plus