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L’effet purgatif de ces drogues n’est du reste qu’un empoisonnement en miniature : il y a de violentes coliques, des vomissements parfois, puis des selles glaireuses, sanguinolentes, même sécrétées par les glanes intestinales enflammées. C’est donc un martyre inutile et dangereux que l’on fait subir à l’intestin, lequel du reste retombe après cette excitation artificielle et surmenée, dans une torpeur d’autant plus prononcée. Le remède type de ce groupe est l’huile de croton ; elle produit déjà une vive éruption sur la peau externe, et l’on peut bien se figurer quels dégâts elle doit exercer sur la muqueuse délicate de l’intestin et de l’estomac, quand on l’avale. Toutes ces pilules, élixirs antiglaireux, sont donc absolument à proscrire, surtout quand il s’agit de personnes faibles qui ont le plus grand intérêt à conserver intactes leurs fonctions digestives.

Les purgatifs salins n’exercent pas cette influence irritante sur l’appareil digestif ; leur action se borne surtout à provoquer une transsudation séreuse dans l’intérieur du canal intestinal et d’exciter modérément les mouvements intestinaux : ce sont les sulfates de soude, de magnésie et de potasse, la crème de tartre, puis les eaux minérales qui renferment ces sels p. ex. celles de Püllna, d’Hunyadi, de Friedrichshall. Il convient encore de faire un choix parmi ces sels et parmi ces eaux purgatives. En effet, il y en a qui dérangent parfaitement l’estomac, car l’action purgative n’est pas synonyme de stomachique ; ensuite certains de ces sels neutres, après avoir été absorbés dans le sang, agissent puissamment sur l’échange organique et produisent un amaigrissement notable. Cela peut avoir de l’avantage pour des personnes d’un tempérament exubérant, mais non pour des personnes anémiques !

L’eau de Mondorf agit tout comme les purgatifs salins ; mais son action est accompagnée d’une augmenta-